Doit-on éviter d'absorber tous les gras ?

Faisons un peu le point sur nos fameuses graisses : le gras est depuis plusieurs décennies considéré comme “l'ennemi public numéro 1”. À tort ou à raison ?
Pour le docteur Thomas, nous l'avons vu, c'est le sucre qu'il faut combattre, plus que les graisses. Par ailleurs, un groupe de chercheurs américains (Harvard Medical School, Boston) a greffé des cellules de graisse sous-cutanée dans l'abdomen d'une souris. Les scientifiques ont eu la surprise de découvrir que cette souris avait perdu du poids et que ses cellules graisseuses s'étaient modifiées, sans régime ni activité particuliers.
Ils sont arrivés à la conclusion qu'un certain type de graisse accumulée autour des hanches et des fesses pourrait protéger du diabète de type 2. Cette récente étude publiée dans la revue Cell Metabolism a mis en évidence la production d'une hormone, l'adipokine, qui protègerait des maladies métaboliques. Elle a également démontré que cette graisse aiderait à améliorer la sensibilité à l'insuline, la substance qui régule le sucre dans le sang.
Il existe 2 types de graisses dans notre corps :
- La graisse viscérale est souvent située dans l'abdomen, sous les muscles abdominaux, et peut entraîner des maladies cardio-vasculaires et étouffer des organes.
- La graisse sous-cutanée est superficielle, plus difficile à éliminer mais garantit une belle peau (de nombreux produits cosmétiques “regonflent” cette graisse).
Mais rappelons tout de même une évidence : le gras est 2 fois plus calorique que le sucre ou la protéine. Il est donc évident qu'il est nécessaire de le limiter dans le cadre d'un contrôle alimentaire.
Pourtant, nous préconisons d'en faire 35 % de vos apports alimentaires de la journée... Cela peut paraître contradictoire et pourtant si vous diminuez les sucres, vous produirez moins d'insuline, et c'est l'insuline qui permet d'absorber le gras dans notre organisme.
Les corps gras sont indispensables pour notre corps, mais il y a gras et gras... Il est nécessaire de faire la distinction entre les gras saturés – qui ne doivent pas représenter plus de 25 % de nos apports – des gras mono-insaturés ou polyinsaturés, qui doivent être privilégiés.
Pour vous donner un exemple, dans la majorité des plats tout préparés que l'on trouve sur le marché, vous noterez dans la liste des ingrédients “huile de palme” – c'est surtout vrai pour presque tous les produits céréaliers, les soupes en cartons, biscottes, gâteaux industriels, les sauces pour les pâtes, etc. Cette huile de palme est de la graisse saturée et, malheureusement, elle est présente dans toute l'industrie alimentaire car très peu chère.
Le “bon gras”, où le trouve-t-on ?
C'est de notoriété publique maintenant, les gras mono-insaturés ou polyinsaturés se trouvent surtout dans les poissons gras, les viandes maigres, les avocats, l'huile d'olive ou de colza.
Ce sont ces graisses-là qui vous apporteront les acides aminés indispensables à votre organisme – les organes internes, la peau, les yeux, les cheveux, le cerveau. Les omégas 3 et les omégas 6, par exemple, permettent la production par notre corps de substances protectrices pour notre cœur. Ils sont donc indispensables et à plus d'un titre !