Ces idées inconscientes qui poussent à trop manger

Dans mon précédent article diffusé ici sur « articles en ligne », je parlais des répercussions d'une progressive dégradation de la relation entre un mangeur et sa nourriture, en disant que dans un premier temps, cette dégradation avait comme conséquence l'installation dans un état de « restriction cognitive ».
Dans un deuxième temps, le mangeur qui s'est habitué à cette restriction cognitive a pris l'habitude de classifier les aliments en deux catégories : les aliments « autorisés » et les aliments « interdits ».
Cette classification (fallacieuse d'ailleurs) mène à adopter des idées inconscientes qui poussent à trop manger.
Si notre mangeuse a subitement envie de prendre un aliment qu'elle considère comme faisant partie de la liste des aliments interdits, du chocolat par exemple, elle se dit qu'il vaut mieux prendre un aliment faisant partie de la liste des aliments autorisés (du yaourt 0% par exemple) plutôt que de prendre un carré de chocolat.
Et si l'envie de prendre son carré de chocolat vient encore la titiller, elle se réfugiera à nouveau dans sa « valeur sûre » qu'est le yaourt 0%.
Comme elle n'a pas pu assouvir son envie de chocolat, notre mangeuse a toutes les chances de voir son envie encore l'ennuyer… C'est ce qui arrive. Et là, elle ne se contrôle plus : elle décide de prendre du chocolat. Mais plutôt que de prendre un carré de chocolat comme elle l'imaginait au départ, elle engloutit presque sans s'en rendre compte la moitié de la tablette.
Qu'est-il arrivé ?
Notre mangeuse a cru qu'elle n'aurait plus envie de chocolat (interdit) si elle prenait quelque chose qui fait partie de la liste des aliments autorisés (qui n'a, pense-t-elle, pas d'influence sur son poids). Il s'agit d'une stratégie inconsciente qui la pousse à ne plus écouter ses sensations.
Ensuite, si elle prend finalement beaucoup plus de chocolat que prévu, c'est parce qu'elle est dans une situation où elle se prive en permanence d'aliments dont elle a envie (dont le chocolat). Cet état de privation (si pas réel, du moins psychologique) lui donne envie de faire ses réserves pour faire face à la privation future… Elle fait des provisions.
Si elle a trop mangé, c'est parce que notre mangeuse garde à l'esprit cette catégorisation « aliments interdits / aliments autorisés ». Elle consomme des aliments qui n'ont rien à voir avec les aliments dont elle a physiologiquement besoin (=envies).
Ce qui dirige son alimentation, c'est la peur : peur de ses envies, peur d'avoir faim. Une peur inconsciente qui la pousse à trop manger. Progressivement, elle ne saura plus si elle a faim ou si elle a envie….